Le sexe de la vérité - Érotologie analytique II
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Cahiers de l'Unebévue, Paris, Epel, nov. 1998, 173 p.
El sexo de la verdad, Trad espagnol de Silvio Mattoni, Córdoba (Argentine), Cuadernos de Litoral, Edelp, 1999.
Rien ne semble entamer l’inimaginable faveur dont ne cesse de bénéficier la vérité. On porte, à juste titre, des millions de morts à son compte, un tant soit peu soutenue, elle cautionne les persécutions les plus résolues, et cependant les quelques procès qui lui sont intentés – philosophiques – n’ébranlent guère son prestige. C’est que seul l’oubli la met en cause. De là son nom grec d’a-létheia qui dit qu’elle est ce qui prive d’oubli (de léthé).
« C’est de réminiscences surtout que souffre l’hystérique. » Avec cette phrase, Freud donnait le véritable coup d’envoi de la psychanalyse. Elle revenait à dire que le symptôme prive d’oubli, qu’il est une vérité. Or, un gigantesque malentendu s’est très tôt greffé là-dessus. Partant de ce non-oubli, paradoxalement, on a orienté la psychanalyse vers la recherche de l’oublié – c’est l’anamnèse – alors qu’il s’agissait d’oublier ce qui n’avait pu l’être.