L'éthification de la psychanalyse. Calamité
Commander sur le site de L'Unebévue
Cahiers de l'Unebévue, Paris, EPEL, juin 1996, 139 p.
Trad. en espagnol (Argentine) de Carlos Schilling, La etification del psicoanálisis, Calamidad, Edelp, Cap. fed., 1997, 125 p.
Trad. en portugais (Brésil) de Dulce Duque Estrada, A etificaçao da psicanálise, Calamidade, Companhia de Freud, Rio de Janeiro., 1998, 140 p.
Comme l'informatisation actuellement, l'électrification il y a quelques décennies, plus loin encore l'industrialisation, autant de vagues auxquelles nul n'échappe pour peu que l'on se trouve sur leur parcours, de même la psychanalyse subit-elle aujourd'hui de plein fouet une déferlante : l'éthification.
On fera valoir qu'ainsi éthifiée la psychanalyse n'a tout simplement plus lieu.
Qu'elle est donc en train de… mourir d'éthique.
Sans le savoir.
Calamité. Plus question du surmoi, voici venue l'éthique ; plus question du cas, voici venue une clinique du fait social ; plus question de méthode, voici venu l'analyste sachant ; plus question de rendre raison de l'expérience, voici venue la psychanalyse comme idéologie.
Cette quadruple calamité, cependant, a son revers de révélation ou de confirmation (car déjà Freud le savait et y tenait) : il n'y a pas d'éthique psychanalytique.
Un cas nous l'enseigne aujourd'hui, sans doute plus exemplairement que tous ceux – nombreux – qui se trouvent semblablement (dés)orientés par cette éthique qui n'existe pas. On se propose de l'étudier, à partir du témoignage partiel et partial que nous offre l'ouvrage d'H. Besserman Vianna Politique de la psychanalyse face à la dictature et à la torture, N'en parlez à personne. Et de l'inénarrable happening auquel ce livre donna lieu, à Paris, hôpital Sainte-Anne, le dimanche 9 février 1997.
Il y va aussi de l'existence ou de la récusation de ce qui, depuis plus de vingt ans, tente de forcer sa voie sous le nom, encore maintenu presque absolument voilé, de psychanalyse derridienne.